Le métier de thanatopracteur qui consiste à réaliser des soins de conservation, d’hygiène et de présentation des défunts est très méconnu du grand public. Pourtant, la profession a le vent en poupe ces dernières années ! En effet, ce sont près de 50 nouveaux thanatopracteurs et thanatopractrices qui intègrent le secteur du funéraire chaque année en France.
Quel est le rôle du thanatopracteur ? Quelles formations pour devenir thanatopracteur ? Où exercer après l’obtention du diplôme ?
On répond à toutes ces questions dans cet article !
Le métier de thanatopracteur, ou d’embaumeur
Quel est le rôle du thanatopracteur ?
Le thanatopracteur, également appelé « embaumeur » ou même « maquilleur de mort » par le grand public, exerce la thanatopraxie. C’est-à-dire qu’il maitrise l’ensemble des techniques pour conserver le corps des personnes décédées. Par exemple, Il réalise les soins en chambre funéraire par le biais d’une pompe funèbre en chambre mortuaire, ou encore au sein d’un établissement de santé (hôpital, maison de retraite…).
Dans certains cas rares, il peut, selon la situation, exercer au domicile du défunt. Cette pratique est très encadrée et doit répondre à un certain nombre de conditions, en particulier en matière d’hygiène. L’objectif est de rendre le défunt digne et présentable auprès de ses proches, notamment pour le jour des funérailles.
Quels soins sommes-nous amené à réaliser en thanatopraxie ?
Les soins de conservation réalisés par le thanatopracteur consistent à stopper le processus de décomposition du corps et à maintenir son apparence. Ces soins de thanatopraxie hygiéniques et esthétiques sont tous réglementés par le CGCT (code général de collectivités territoriales). On retrouve parmi les plus pratiqués :
- L’injection d’une solution permet la conservation parfaite du corps du défunt (dans la majorité des cas à 95%). L’intervention dure en moyenne 1h30.
- La toilette du défunt. Cela consiste à laver le corps avec des solutions désinfectantes. Puis, à réaliser un massage avec des flexions des articulations (jambes et bras). Le but est de diminuer considérablement la rigidité mortuaire.
- La fermeture de la bouche du défunt, pour éviter qu’elle ne s’ouvre sous le poids de la mandibule. Pour ce soin, le thanatopracteur réalise une suture, utilise un fil ou encore, une colle.
- Le maquillage du visage du défunt, pour rendre son teint naturel et estomper l’effet blanchâtre. L’idée est de se rapprocher au mieux de l’apparence qu’il avait de son vivant.
- L’habillage consiste, comme son nom l’indique, à habiller le défunt pour le rendre présentable. Les habits sont au préalable choisis par les proches.
Des soins, le thanatopracteur en réalise une multitude. Leurs réalisations vont dépendre des circonstances de la mort du défunt, des compétences du praticien, ou encore, de la volonté de la famille.
Par le biais de quelle formation peut-on devenir thanatopracteur ?
Par ailleurs il n’existe qu’un seul moyen de devenir thanatopracteur : obtenir le diplôme national de thanatopracteur, reconnu par le ministère de la Santé. Pour pouvoir se présenter au concours national qui permet l’obtention de cette certification, il est essentiel et obligatoire de suivre une formation dédiée.
La formation initiale : préparation à l’examen théorique de thanatopracteur
Ainsi vous l’avez compris, pour obtenir son diplôme de Thanatopracteur nécessaire à la pratique du métier, il faut valider l’examen théorique et pratique du concours national. Pour réussir l’écrit et surtout, pour apprendre toutes les ficelles du métier, la formation doit se faire auprès d’un organisme spécialisé dans les métiers du secteur du funéraire. Il en existe très peu en France. La formation théorique dure généralement 40 jours. Si le candidat réussit son examen, il aura un an pour réaliser 75 soins sous la tutelle d’un thanatopracteur, dont la finalité est le passage de l’épreuve pratique.
En ce qui concerne le prix, la formation est très coûteuse (il faut compter environ 4500 € pour la formation théorique), néanmoins la formation est, depuis peu, plus accessible ! Notamment grâce au financement via le compte personnel de formation.
Les prérequis pour intégrer la formation
Pour pouvoir intégrer une formation de préparation à l’examen de thanatopracteur, il est nécessaire de cocher plusieurs prérequis :
- La première condition est d’avoir la majorité.
- Être titulaire du baccalauréat (BAC) ou d’un diplôme de niveau équivalent.
- Avoir son casier judiciaire N°3 vierge (de moins de 3 mois).
- Un certificat médical confirmant son aptitude d’exercer.
- Être à jour de ses vaccins.
- Être titulaire du permis B.
Examen du diplôme national de Thanatopracteur et le stage pratique
Le concours national de thanatopracteur, organisé par le ministère de la Santé, a lieu une fois par an au mois de janvier. Par conséquent, il convient de s’inscrire quelques semaines avant sur le site de l’éducation. Par exemple, pour 2023, l’ouverture des inscriptions était fixée au mardi 8 novembre au 13 décembre 2022.
On distingue 3 étapes clés pour l’obtention du diplôme.
- L’examen théorique du concours :
L’examen théorique de thanatopracteur dure 6h et l’évaluation se fait sur un total de 200 points. L’épreuve comprend des questions sur la théorie des soins de conservation, l’anatomie ou encore, la médecine légale, etc.
- Le stage pratique :
Une fois l’examen validé, il faut réaliser un stage pratique de thanatopraxie d’une période de 12 mois. Pour valider le diplôme, le stagiaire doit pratiquer au minimum 75 soins avec des thanatopracteurs en exercice.
- L’examen final : l’épreuve pratique de la maitrise des soins :
Le parcours diplômant se termine par une épreuve pratique. Le candidat est évalué par des évaluateurs et membres du jury national sur son lieu de stage. Il devra réaliser un soin de conservation. Pour réussir la pratique et obtenir son diplôme national de thanatopracteur, il est impératif d’obtenir la moyenne !

Après la formation de thanatopracteur
Les débouchés professionnels
Après l’obtention du diplôme national de thanatopracteur, le professionnel peut commencer à exercer et à se lancer dans le monde du travail. La plupart du temps, les nouveaux diplômés commencent leur carrière auprès d’entreprises de thanatopraxie de pompes funèbres. Il est également possible de pratiquer cette profession en libéral. Ou même, certains pratiquants exercent dans le public et d’intégrer un service municipal.
Les professionnels de la thanatopraxie se répartissent inégalement sur le territoire français. Ce qui a pour effet de créer de nombreuses opportunités d’emploi dans différentes régions en France. Le métier de thanatopracteur offre ainsi une opportunité professionnelle prometteuse, pour ceux qui souhaitent intégrer le domaine de la préparation et du soin des défunts.
L’évolution de carrière
En tant que thanatopracteur, des possibilités d’évolution dans le secteur du funéraire existent. Il y a la possibilité de devenir formateur en thanatopraxie. C’est-à-dire encadrer la partie théorique de la formation, qui permet de se préparer au concours de thanatopraxie.
Dans certains cas, le thanatopracteur qui travaille dans une morgue ou une entreprise de pompes funèbres, peut être amené à pratiquer une activité complémentaire. Par exemple, il peut être en parallèle : conseiller funéraire, maître de cérémonie, agent d’accueil des familles, dirigeant d’une pompe funèbre, …
La profession de thanatopracteur demeure une profession peu connue, mais attire de plus en plus de personnes ces dernières années ! Notamment, car la formation est maintenant finançable via le CPF. Ce qui la rend plus accessible.
Découvrez notre formation “Préparation à l’examen théorique de thanatopracteur” complète de 40 jours. Elle est dispensée par des professionnels du métier encore en activité :
- médecins légistes,
- interne en médecine,
- thanatopracteur,
- directeur des pompes funèbres.
Notre apprentissage immersif permet aux stagiaires d’assister à des soins de conservation lors de sorties pédagogiques.
De plus, elle est finançable jusqu’à 100% avec le compte personnel de formation (CPF).